Ce que le porno a volé au sperme

Le sperme, un résultat d'actions

Au commencement, c'est une pratique ancrée en nous nommée le désir qui nous pousse à produire ce précieux liquide. Il n'apparaît qu'au firmament, lorsqu'il est temps de mettre fin à un moment intime, bref ou long, exceptionnel ou habituel. Il est fourni en équipe par des organes internes, où le cerveau a dicté ses instructions tout au long de l'acte. Et quand il est éjecté, ce n'est pas comme un déchet, mais en tant que source de vie. L'éjaculation est libératoire, presque expiatoire, puisqu'elle met un terme aux pensées animales qui ont occupé l'esprit depuis le commencement. Ce précieux liquide est le résultat de tant de choses et de tant d'étapes qui viennent d'abord des individus par leur intention (sauf exceptions), mais où sont-ils passés dans les films pornographiques ? Où sont passés les visages et les corps habités qui ont donné ce(s) résultat(s) ?

Le saviez-vous ?
Le sperme à l'écran peut être faux, il existe des produits similaires en aspect et en texture en vente libre dans les sex-shops !

L'image figée du porno : l'éjaculation spectacle

Le sexe n'est plus qu'une mécanique, et l'éjaculation un spectacle dont le sperme en est l'acteur principal... Il faut qu'il explose, qu'il soit abondant dans un geste d'expulsion prodigieuse, comme s'il ne comptait plus que ça. On s'attarde à le texturer, à le rendre bien plus actif qu’il ne l'est en faisant des gros plans dessus, et surtout, en oubliant complètement les vrais acteurs, les hommes qui s'aiment*, disparus au profit d'une vulgarisation certaine et d'un culte du sperme. La beauté s'est évaporée. C'est une mise en scène qui déshumanise le plaisir.

*c'est bien sûr du cinéma

Pourquoi ne pas envisager la réalisation de films qui s'orienteraient sur les visages des protagonistes ou de prendre du recul sur l'ensemble de la scène ?

En fait, ça existe, cela s'appelle un film érotique !

Le rôle réel du sperme qu'on veut vous cacher

Le sexe de manière large est un moment de partage entre amants et le sperme en l'exprimant ainsi à travers des scènes plus réductrices les unes que les autres fait perdre cette notion. On ne voit plus les protagonistes, on voit un objet. Tout comme on ne ressent plus l'abandon nécessaire dont il faut faire preuve pour réussir à extraire le sperme du corps. On ne retrouve pas non plus la vulnérabilité que l'on connaît dans tout le règne animal, dont on valide l'expérience à chaque orgasme, là où on n'est plus capable de penser ni de faire quelque chose d'autre pendant quelques secondes. On ne ressent plus, comme coupés du corps, on voit et on mime les mêmes comportements que les personnes à l'écran.

On le prend, on le jette ou on l'avale et on s'en va ?
NON !

Envisageons une réhabilitation

Le porno gay a volé et usurpé la réalité au prix d'un rabaissement de la joie, du partage, d'une absence de conscience dans l'acte et la fin de la beauté du monde pour le profit d'une industrie qui déforme nos perceptions et nos intérêts.
Partant de ce constat, nous pouvons tous reprendre possession de ce liquide si précieux grâce à la pléthore de contenus érotiques et surtout en développant notre imaginaire coquin. Je vous invite à commencer dès maintenant en écoutant mes histoires érotiques gays en podcast pour vous laisser guider par ma voix de narrateur, où il n'est plus question d'être coupé de ses émotions et de ses sensations.

🫂 Prenez soin de vous,
🦸‍♂️ Phalluranius