Les images de cul disparaissent de X mais le plaisir reste !
La disparition des contenus sexuels sur X (ancien Twitter) interroge notre rapport au désir et à l’imaginaire. Et si cette "censure" était l’opportunité de sortir d’une consommation automatique et régulière du porno ?
C'est peut-être la fin d'une époque
Depuis quelques semaines, le réseau X (anciennement Twitter) restreint fortement l’accès aux contenus à caractère sexuel au sein de l'Union Européenne, comme le réseau s'y était engagé en fin d'année dernière. Pour se conformer aux nouvelles règles, X avait 9 mois pour mettre en pratique, à compter de la date de la signature. C'est pourquoi cette nouveauté intervient en plein été. Beaucoup crient à la "censure", et à juste titre : il s'agit d’un espace d’expression qui se referme brutalement, si l'information n'avait pas été vue. Mais au-delà de cette réaction instinctive, une autre question mérite d’être posée : et si cette disparition soudaine des contenus porno-visuels nous obligeait à repenser notre rapport au sexe gay, au désir et à l’imaginaire ?
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Avec un cerveau saturé de visuels le désir se fige
Cela fait des années que les réseaux sociaux, et en particulier X, servaient de vitrine géante pour une sexualité industrialisée en permettant aux contenus OnlyFans de pulluler en donnant l'impression que c'était facile et sans risques de se faire de l'argent et d'alimenter la grosse machine pornographique. On consomme des images comme on scrolle son fil d’actu : vite, sans y penser, parfois sans même ressentir. Le corps devient un décor, le plaisir devient une performance, et le fantasme devient un produit.
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Et pourtant, quelque chose s’effondre dans cette logique-là : la place de l’imaginaire. Car nous avons tous le droit d'avoir une sexualité subjective et intérieure. À force d’images, le cerveau s’habitue, se blase. À la fin, le désir ne se construit plus, il se télécharge. Il ne s’anticipe plus, il s’impose à nous en nous provoquant.
Cette disparition des contenus explicites sur X, au lieu d’être seulement vue comme une atteinte à la liberté d’expression, peut aussi être l’occasion d’un retour en soi, d’un recentrage salvateur, et éventuellement d’un ralentissement.
L'érotisme sous toutes ses formes est une solution
Et si la sexualité passait moins par le regard, et plus par la lecture et/ou l’écoute ? Et si l’érotisme ne dépendait plus d’un corps parfait, mais d’une plume, d'une voix, d’une ambiance ou encore d'un scénario ? Et si l’excitation redevenait quelque chose d’unique, de plus mouvant et fragile, quelque chose à construire - et non à consommer ?
On vit une époque paradoxale : hypersexualisée en apparence, mais profondément appauvrie dans la manière de représenter le désir. Trop souvent, la sexualité qu’on voit en ligne nous impose ce qu’on devrait aimer, comment on devrait se comporter, et surtout à quoi on devrait ressembler pour "être désirable". Elle écrase les corps qui ne rentrent pas dans le moule. Elle rend silencieuses des envies plus douces, plus complexes, plus marginales. Elle invisibilise tout ce qui n’est pas spectaculaire, hors-normes, voire ce qui n'est plus humain dans le rapport aux autres.
Alors peut-être que cette "censure" (selon comment on la qualifie puisque la finalité c'est de protéger les plus jeunes) peut aussi être un électrochoc salutaire. Non pas pour revenir à une société prude ou pour moraliser la sexualité. Mais pour rappeler qu’il existe d’autres voies (et voix), d’autres rythmes, d’autres façons d’explorer le plaisir qui soient plus bénéfiques pour notre santé et notre intellect.
Non la sexualité ne se limite pas aux images pornographiques et à ce que les plateformes daignent laisser passer.
j'ai aussi connu le refus de Stripe à leurs services...
Vous pouvez constater que dans les coulisses, je me démène pour vivre de mon podcast !
🦸♂️ Phalluranius